Soumis par admin le jeu 04/10/2018 - 11:52
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Les travaux récompensés par le Prix Nobel de médecine 2018 s’appuient en partie sur une découverte réalisée en 1987 dans le laboratoire de Pierre GOLSTEIN, directeur de recherche Inserm. C’est en effet son équipe du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy qui a pour la première fois identifié la protéine CTLA-4, aujourd’hui ciblée dans certaines stratégies d’immunothérapie du cancer.

Un nouveau membre de la superfamille des immunoglobulines : CTLA-4. Signée par Pierre Golstein et son équipe du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy, cette publication parue le 16 juillet 1987 dans la revue Nature a été citée plusieurs centaines de fois dans la littérature scientifique. Cette publication est aussi à l’origine des travaux de James Allison récompensés cette année par l’Académie Nobel.

Pierre Golstein et son équipe s’intéressaient aux mécanismes de mort cellulaire induits par des cellules du système immunitaire, les lymphocytes T cytotoxiques. Les chercheurs "disséquaient" ces globules blancs "tueurs", à la recherche des "armes moléculaires" leur permettant d’éliminer les cellules potentiellement nocives pour l’organisme (cellules infectées, cancéreuses…).
Si ces travaux les ont bien conduits à l’identification de l’arsenal recherché, ils leur ont également permis de découvrir d’autres molécules produites par les lymphocytes, en particulier… CTLA-4.
Il faudra attendre quelques années avant que d’autres chercheurs s'attèlent à la caractérisation fonctionnelle de cette protéine produite par les lymphocytes, et encore davantage pour que James Allison développe l’approche thérapeutique se fondant sur l’inhibition de son activité.

CTLA-4 et l’immunothérapie des cancers
Si les lymphocytes T sont capables de s’attaquer aux cellules potentiellement nocives pour l’organisme, leur activité est contrôlée par différents « régulateurs ». CTLA-4 est l’un d’eux : la protéine freine l’activité antitumorale de ces cellules immunitaires. L’idée développée, avec succès, par James Allison consiste à lever ce frein en bloquant l’activité de CTLA-4 à l’aide anticorps spécifiques.


Source :

A new member of the immunoglobulin superfamily-CTLA-4, Jean-François Brunet, François Denizot, Marie-Françoise Luciani, Magali Roux-Dosseto, Marie Suzan, Marie-Geneviève Mattei & Pierre Golstein. Nature, volume 328, pages 267–270, 1987


Contact :

Pierre GOLSTEIN,
Directeur de recherche Inserm
Equipe CIML : Mécanismes moléculaires des morts cellulaires
Centre d’immunologie de Marseille-Luminy
Unité 1104 Inserm/CNRS/Université Aix-Marseille,

+33 (0)4 91 26 94 68
e-mail